Le groupe « Lilith » est au départ un duo piano chant que l’on peut qualifier d’excentrique. Depuis Chansons & improvisations, leur premier album enregistré en 2004, leur discographie n’a cessé d’interpeller la presse jazz (Jazzhot, CitizenJazz, Jazzmag…), mais aussi un public hétérogène et fidèle d’amateurs de musique classique, de rock progressif, et même de chansons. Indépendant, le groupe a toujours eu des partis pris tranchés, du choix des méthodes d’enregistrement jusqu’à la conception des pochettes décalées et provocantes.
Les enregistrements se font chez l’habitant ou dans des lieux atypiques (atelier de pianos etc. …), accompagnés par un ingénieur du son simplement équipé d’un « studio mobile » et de sa créativité. La « matière » utilisée par « Lilith » est aussi diverse que variée : compositions originales, reprises rock détournées et poésie.
Shamanes est le 6éme album du groupe, dans lequel la batterie s’invite pour la deuxième fois. Lilith Duo & Drums offre à l’auditeur un véritable « album concept », ancré, rythmique, aux ambitions magiques. L’album est construit pour conduire l’auditeur à voyager au cœur des éléments, à la rencontre de sa propre nature sauvage.
Shamanes est une ode à la nature, au féminin et au rythme. à la frontière entre jazz, pop, rock progressif, et musique du monde.
L’album s’articule autour de la « lettre à Tara » : échange entre Lilith, l’Eve rebelle de la mythologie hébraïque, et Tara, « l’éveillée » de la mythologie indienne. Isabelle Calvo prête sa plume et sa voix à la « démone » vengeresse pour lui offrir nuance et justesse. On notera également la reprise « sensible » du célèbre « Black hole sun » de Chris Cornell.
La présence sensible de Charles Duytschaever à la batterie est un pont entre «l’archaïsme» musical d’Isabelle Calvo et la quête d’harmonie d’Arnaud Bécaus.
Organique et polymorphe, Shamanes déborde encore du jazz, mais y est accroché par la même quête profonde de spiritualité, de rythme, de liberté.